Les femmes défenseurs des droits de l’homme ont tenu un point de presse à la maison commune des journalistes, ce lundi 7 janvier. Objectif principal, apporter leur soutien moral à l’activiste et défenseur des droits des femmes, Moussa Yéro Bah, suite à sa condamnation par le TPI de Dixinn pour diffamation par voix de presse.
Tout d’abord, elles ont tenu à rappeler que leur soutien n’est pas pour remettre en cause la décision de la justice.
Certains observateurs reprochent souvent à ces femmes de se lancer dans des affaires de viol, sans autant disposer de preuves. C’est dans cette dynamique que Hadja Idrissa Bah, membre de cette coalition, indique : « qu’en ce qui concerne notre soeur et activiste des droits des femmes, Moussa Yéro Bah, avec sa condamnation, donc, nous, étant un mouvement de soutien évoluant dans le même domaine qu’elle, quand on voit notre consoeur dans ce genre de situation, il faut se poser des questions. On ne va pas se lever comme ça sans poser des questions sur ce qui s’est passé au préalable. » Prévient-elle.
« Lorsqu’on voit le côté Djaraye (du nom de la fille défendue par Moussa Yéro et qui lui vaut un procès en diffamation, ndlr), c’est une situation assez sensible. Il y a beaucoup de questions qu’on s’est posées. Mais Moussa Yéro a été la première à commencer à faire des enquêtes avant que l’affaire Djaraye ne remonte au niveau des réseaux sociaux.
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Lorsqu’on parle de ce mouvement de soutien, notre rôle, c’est de dénoncer les cas de viol et que la justice prenne son bâton de pèlerin afin de faire appliquer la loi comme il se doit. Nous sommes appelés vraiment à accompagner la justice », a-t-elle précisé.
Et Hadja Idrissa Bah de préciser que leur coalition gère présentement un cas de viol d’une fille de 4 ans. Elle rappelle que ce bébé innocent a été violé par son propre oncle. « Ce dernier a dit qu’il a confondu sa femme à la petite fille. Il dit que c’est lorsque le bébé a crié « papa, papa » qu’il s’est rendu compte que ce n’était pas sa femme. Les violeurs se retrouvent dans les familles. Nos violeurs, ce sont nos protecteurs. Ces violeurs-là, on doit les interpeller », affirme cette femme activiste.
Mais elle estime que les jeunes filles doivent être sensibilisées, afin qu’elles acceptent de dénoncer. « Il y a beaucoup de jeunes filles qui sont victimes de viol mais qui se taisent. C’est dans ce sens-là que nous allons leur demander d’oser dénoncer même si le violeur se trouve dans leur famille. » Conclut-elle.
Amadou Tidiane Diallo