Le 22 janvier 2007, douze ans, jour pour jour, de nombreux citoyens guinéens, à l’appel de l’inter-centrale syndicale CNTG-USTG, avaient pris d’assaut les rues de Conakry. En majorité composés de jeunes, les manifestants exigeaient un changement dans la gouvernance politique, sociale et économique du pays. A Conakry, c’est le pont du 8 novembre qui avait été le théâtre le plus sanglant de la répression militaro-policière qui s’était abattue sur la foule.
Douze ans après, ce mardi 22 janvier 2019, la Coalition guinéenne pour la CPI (Cour pénale internationale) a animé une conférence de presse, à la maison des journalistes à Coleya, pour commémorer le massacre du 22 janvier 2007.
Par la voix de son chargé de communication, Boussouriou Diallo, la Coalition Guinéenne pour la Cour Pénale internationale (CGCPI), est revenue sur le bilan de cette journée de manifestation. Déplorant d’entrée de jeu, l’attitude des forces de l’ordre qui ont usé de la ‘’répression et de la brutalité’’ sur les pauvres citoyens.
« Environ 186 morts, 1 188 blessés graves, 940 arrestations et détentions arbitraires, suivies de torture, et de traitement cruels inhumains et dégradants, et 28 cas de viols, sans oublier les destructions d’édifices publics et privés. » A-t-il décliné.
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Au regard de cette répression aveugle et de son bilan macabre, cette coalition estime que la Guinée doit enfin sortir des cycles de violences. Cela passe, nécessairement, poursuit Boussouriou Diallo, par l’évolution du processus de réconciliation nationale ‘’amorcé depuis 2011 et qui peine à aboutir, malgré l’adoption de la loi sur la commission Vérité-Justice-Réconciliation’
La CGCPI demande au gouvernement guinéen : « d’accorder à la justice les ressources nécessaires, permettant d’examiner les cas graves de violations des droits de l’homme pendants devant les juridictions guinéennes ; mettre en place dans les meilleurs délais la commission de Réconciliation ; accorder une indemnité provisoire à toutes les victimes de violations graves des droits de l’homme ». Plaide-t-on.
Aux partenaires bi et multilatéraux, la CGCPI demande de continuer à soutenir la Guinée dans le cadre du renforcement de la justice et de la construction de l’État de droit dans notre pays.
Quant aux organisations de la société civile, et associations de victimes, la Coalition guinéenne pour la Cour pénale internationale leur demande de « rester unies dans le combat pour la promotion et la protection des droits de l’homme en Guinée ».
Tidiane Diallo