Poursuivi pour viol sur une fille de 18 ans dans une clinique privée ‘‘Ma Santé Samou ’’ au quartier Wanindara, dans la commune de Ratoma, en mai 2017, Kaman Grovogui a comparu le lundi 1er juillet 2019, au tribunal criminel de Dixinn.
Accusé d’avoir injecté un somnifère sur sa patiente avant de la violer, le prévenua nié les faits à lui reprocher.
Dans ses versions des faits, il laisse entendre pour répondre aux questions du juge Ibrahima Kalil Diakité qu’il n’a nullement abusé de la fille.
« C’était le 25 mai 2017. Alors que je revenais de l’université, Dr André Moussa Camara, propriétaire de la Clinique, m’a fait venir sur les lieux. Il m’a chargé de surveiller la malade, qui avait été reçue là pour des maux de tête accompagnés de vertige. Il avait placé pour elle un sérum. Il est sorti pour me laisser avec la patiente, sa maman et un petit garçon. Comme son domicile n’était pas loin, sa maman a demandé si elle pouvait repartir à la maison pour ranger certaines de ses affaires. Donc, elle faisait des va-et-vient entre son domicile et la clinique. La fille m’a dit qu’elle avait un problème qu’elle ne pouvait pas expliquer à n’importe qui. Elle m’a dit qu’elle avait des pertes blanches. Je lui ai expliqué qu’on pouvait s’en occuper et qu’elle ne devrait pas se faire des soucis. Je lui ai expliqué le processus. Elle m’a dit qu’elle était d’accord. Donc, elle a dit à son petit frère de sortir. On est resté seuls. Elle s’est déshabillée, j’ai fait un toucher vaginal. J’ai effectivement compris qu’elle avait des pertes blanches. Je suis sorti pour aller à notre bureau faire les caractéristiques. Entretemps, la perfusion est finie. Elle s’est levée, avant de se rasseoir. Elle était très affaiblie. Elle m’avait dit que depuis trois jours, qu’elle manquait d’appétit et qu’elle ne mangeait presque pas. Elle a fini par rentrer avec sa maman vers 21 heures. Mais, sa maman est revenue plus tard pour me dire que sa fille ne tenait pas, qu’elle ne faisait que s’endormir. Sa mère s’est mise à pleurer. Je leur ai dit de la ramener. J’ai aussitôt alerté Dr André Moussa Camara pour l’informer. Quand la fille a été ramenée, on lui a donné une perfusion glucosée, puis du sucre qu’on a dissout dans un sachet d’eau. Elle s’est finalement relevée. Plus tard, les parents de la fille sont venus pour dire qu’elle a été abusée sexuellement. On m’a mis aux arrêts », a-t-il expliqué.
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Mais le président audiencier n’est pas convaincu des explications du prévenu. C’est pourquoi, l’interroge-t-il « comment du sperme et du sang ont-ils été retrouvés sur la jeune fille ? D’où ça provient ? ».
Comme le mis en cause se contente de tout nier, le juge en charge du dossier fait état du rapport médicolégal indiquant que du sperme et du sang ont été retrouvé sur le caleçon de la jeune fille.
« Lorsque la fille vous a dit qu’elle souffrait de pertes blanches, avez-vous informé Dr André Moussa Camara qui vous a confié la garde de la patiente ? », a demandé le procureur Daouda Diomandé.
Pour répondre au parquet, l’agent pénal dira « non. Je ne l’ai pas fait, parce qu’il avait confiance en moi »
De son côté, l’avocat de la défense, maitre Zézé Kalivogui, parle d’une combine montée contre son client par la famille de la fille : « A la clinique de Lambanyiet à la DPJ, il n’ya pas de caleçon portant des traces de sperme et de sang ». Kaman Grovogui va tout nier en bloc, estimant que c’est une combine montée contre lui par la famille de la fille.
Pour la suite des débats et la comparution de la partie civile, le dossier a été renvoyé au mardi 09 juillet 2019.
Thierno Amadou Oury BALDE