Cette semaine marque la quatrième année depuis la première fois qu’un homme a cité mon nom dans l’affaire du meurtre de notre confrère Koula. C’était le samedi 11 juin 2016. C’était sur Horizon fm.
Il a dit, textuellement: « Il y a quelqu’un dont on ne parle pas dans cette affaire, qui est inculpé de complicité d’assassinat et de tentative d’assassinat. C’est Souleymane Bah, dit Thianguel, le chargé de communication de Cellou Dalein« . « Le Tout-puissant chargé de communication de l’UFDG?« , questionne le journaliste. « Oui, il est inculpé de complicité d’assassinat et de tentative d’assassinat. Lundi, mes avocats doivent faire une conférence de presse dans ce sens ».
Effectivement, le lundi 13 juin, à la maison de la presse, un de ses avocats a affirmé que Thianguel est « inculpé et activement recherché par la police ».(sic).
Ce samedi matin du 11 juin où mon nom fut prononcé dans une affaire de meurtre, j’étais en voiture avec mon père que je déposais à la réunion hebdomadaire de la coordination Haali poular, avant de rejoindre l’AG de l’UFDG. Mon père, qui apprit donc cette nouvelle au même moment et dans les mêmes circonstances que moi, sera mort le 25 mai dernier avec la douleur de m’avoir pas vu revenir à la maison et embrasser ses deux petites filles et sa belle-fille. Il y a quelques mois, il avait réclamé une photo de nous quatre pour les encadrer et accrocher dans sa chambre. Passons.
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Quatre ans se sont écoulés depuis le début de mon exil. Quatre ans pour que l’opinion ait définitivement la preuve de la machination et de l’injustice dont ma famille et moi faisons l’objet: les dommages collatéraux d’une rivalité politicienne, d’un combat acharné pour le contrôle d’un parti entre deux hommes. Quatre ans pour que l’État confesse qu’il ne s’agit pas de moi. Quatre ans de vie qu’on m’a volés aux côtés de mon père, de mes deux mamans, de me frères, mes sœurs et amis; quatre ans de vie arrachés à mes filles de grandir aux côtés de leurs grands-parents, leurs oncles, leurs tantes; quatre ans spoliés à mon épouse pour un amour au plus près de ses parents, de ses beaux-parents, de ses beaux-frères, de ses belles-sœurs.
Aujourd’hui, quatre ans après, je suis apaisé, croyez-moi, je suis sans rancœur, malgré tout ce que je vis. Que ceux qui ont participé à fabriquer cette chose hideuse contre moi, qui qu’ils soient, de quelque bord qu’ils soient, qu’ils sachent que mon père est décédé avec une parole qu’il n’a cessé de me rappeler à laquelle je crois, malgré notre douleur commune: « sache que tout ce qui t’arrive, c’est Dieu qui l’a voulu ». Et ces derniers temps, pendant sa maladie, il disait continuellement à ma mère: « même si je meurs, dis à Thiernodio de ne pas revenir. Ils vont l’arrêter. Dis-lui de ne pas revenir ».
Merci à tous et à chacun qui me témoignez de votre solidarité depuis quatre ans. Je prie que les instigateurs de cette ignominie dorment sur leurs deux oreilles, malgré tout, parce que je ne leur en veux absolument pas, aujourd’hui plus qu’hier, au nom du fait qu’eux et moi savons pertinemment que je ne suis ni de près ni de loin associé à cette terrible affaire.
Que la paix de Dieu soit sur vous!
Souleymane Thianguel.