« Le plan de développement local sert de miroir dans le cadre du développement socio-économique de nos différentes collectivités …. », dixit Ibrahima Sira Diakité, maire de la commune urbaine de Mandiana
Située à plus de 700 kilomètre au Nord-Est de la Capitale, la préfecture de Mandiana est une zone minière où l’exploitation artisanale de l’or est très répandue. Cependant, la commune urbaine (CU) est confrontée à d’énormes difficultés liées notamment au manque de voies d’accès, des inondations à l’occasion des saisons de pluies et autre manque de ressources. Pour en savoir d’avantage, notre reporter a tendu son micro au maire de la CU. Dans cet entretien, Ibrahima Sira Diakité reviens sur les projets réalisés, les difficultés et les perspectives
Horoya : M. le maire vous êtes installé à la tête de la commune urbaine de Mandiana en octobre 2018. Depuis cette date, qu’avez réalisée en termes d’action de développement en faveur des populations ?
Ibrahima Sira Diakité :
- Advertisement -
Merci, mais avant de parler d’action de développement, nous avons été convié à une rencontre à Kankan pour élaborer le plan de développement local (PDL). Celui-là nous sert de miroir dans le cadre du développement socio-économique de nos différentes collectivités. L’élaboration de ce programme nous pris trois mois. Et comme indiqué par le ministère de l’administration du territoire et de la décentralisation (MATD), pour mener à bien ce travail, il fallait organiser des forats dans les quartiers afin de demander aux citoyens leur avis à travers des focus groupes. Notamment la catégorie des femmes, des jeunes, des sages pour prendre en compte leurs préoccupations par rapport aux différents besoins.
Après l’élaboration du PDL prévu pour être réaliser dans cinq ans, Dieu merci nous avons été premièresur les 33 communes urbaines du pays. Et le document a été validé par l’équipe régionale d’appui (ERA) et le ministère en charge de l’administration du territoire et de la décentralisation. Le PDL prend en compte toutes les préoccupations de notre commune. Ce sont entre autres les problèmes de route, d’eau, des infrastructures, l’accompagnement des femmes, des jeunes et autres groupement socio-économique.
Nous avons ensuite soumis le PDL aux partenaires techniques et financiers, à des personnes ressources comme les ressortissants. A ce jour, nous avons bénéficié de beaucoup d’infrastructures et de réalisations des points d’eau.
Au-delà, nous tirons du PDL qui est le miroir global, le plan annuel d’investissement (PAI) en fonction de nos ressources et de nos ambitions.
Pour l’année passée, nous avons réalisé un collège au quartier Mandiana 1 et un foyer des jeunes dans le district de Kodjaran à 25 kilomètre. Le tout financé par l’ANAFIC à hauteur d’un milliard 398 millions et quelques poussières.
Cette année avec la crise sanitaire mondiale, nous prévoyons des équipements pour la mairie, faire la clôture et son aménagement et d’autres actions vont suivre comme la construction des toilettes publiques à Kodjaran, le plus grand district de la commune qui attire du monde à cause de la nouvelle société minière qui est en train de s’implanter.
Sur fonds propre nous avons engagé des actions d’assainissement et c’est visible sur la rivière centrale qui fait beaucoup de dégâts notamment sur le marché central chaque saison de pluie est en train d’être draguer avec une machine que nous avons loué à hauteur de 5 millions par jour y compris le carburant (300 litres par jour). Nous y sommes obligés par ce qu’il faut absolument résoudre cette question d’inondation qui fait plusieurs victimes chaque année. Et d’ailleurs, l’une des causes de ces inondations c’est bien des constructions anarchiques le long de cette rivière. Nous allons trouver une solution à ce problème.
Dans le même cadre, nous avons aussi recruté des gens de la localité et qui sont payer à hauteur de 500 mille FG jour pour le curage des caniveaux le long des cinq km bitumé de la voirie urbaine.
L’année dernière nous avons fait le reboisement sur 5 hectares au quartier Mandiana 1 avec l’appui de la filière bois et nous prévoyons de reboiser 4 hectares cette année au quartier Oudiala
Quand est-il des groupements ?
Tout à fait. Nous avons accompagné beaucoup de groupements de jeunes et de femmes avec l’appui des ressortissants. Dans ce cadre nous avons pu triuverdes financements à hauteur de 110 millions FG pour plus de dix groupement de femmes évoluant dans la saponification. D’autres évoluant dans le domaine de la teinture à hauteur de 30 millions. Ces femmes font actuellement un travail extraordinaire. Et nous souhaitons un partenariat avec l’Etat pour faciliter l’écoulement des produits notamment à l’occasion des fêtes nationales. Les femmes qui font la saponification aussi font un travail particulièrement appréciable avec la marque de savon dénommée « Hadja Safiatou Baldé ». C’est le nom de la femme du général Toumany Sangaré directeur général de la Douane. C’est elle qui a financé ces groupementsévoluant dans la saponification et dans la teinture.
Conformément au PDL, nous avons appuyé le groupement des pêcheurs à hauteur de plus de 150 millions FG. Cela leur permet désormais de travailler à plein temps même en période de grandes pluies sur le fleuve Sankarani.
Pour la desserte en eau potable, on fait une trentaine de forage avec l’appui des ressortissants tout en se référant au service technique du SNAPE (service national d’aménagement des points d’eau). Toujoursconformément au PDL. Puisque l’on ne doit pas faire un pilotage à vue, tout doit être planifié conformément aux aspirations des populations. Dans ce domaine le PDL prévoit cinquante forages et on espère qu’avant la fin du mandat on aura réalisé plus de cinquante.
Nous avons construit un centre multifonctionnel en faveur des femmes pour faciliter le suivi évaluation des projets réalisés.
Quelles sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Des difficultés nous en avons. Surtout en ce qui concerne la mobilisation des ressources cette année au moment où nous vivons une crise mondiale liée au COVID-19.
Vous constatez aussi à travers la ville que nous n’avons pas routes. La population attend beaucoup de nous dans ce sens alors qu’elle n’est pas habituée à payer les taxes. Puisque par le passé, la gestion n’était pas souvent transparente. Les citoyens pensent que les recettes servent toujours à alimenter les poches de certains responsables.
Le nouveau code des collectivités prévoit la compétence des communes dans la gestion de routes interurbaines à travers le financement du Fonds d’entretien routier.
Votre message à l’endroit des citoyens de Mandiana ?
Nous lançons un appel à la paix et à la quiétude sociale. Car sans cela rien n’est possible pour appuyer le développement qui est en cours. Conformément au code des collectivités, chaque trois mois l’invite est faite aux populations avec le conseil communal pour débattre du PAI. Ce qui est fait, ce qui reste à faire tout est étudié et les traces sont visibles.
Propos récueillis par
Alhassane Barry