Les fusillades sont un mal récurrent que les gouvernements successifs ont jusqu’à présent été impuissants à endiguer.
Les armes à feu ont fait plus de 43 543 morts (suicides inclus) aux États-Unis en 2020, selon le site
Gun Violence Archive. L’organisation a dénombré 611
fusillades de masse
(qui comptent au moins quatre victimes) en 2020, contre 417 l’année précédente. Et depuis le 1
er janvier, plus de 11 420 victimes d’armes à feu ont été recensées.
Le président démocrate a donc annoncé six mesures ciblées
pour faire face à l’épidémie sanitaire liée à la violence par arme à feu
. Parmi elles, une nouvelle règle vise à
arrêter la prolifération des armes fantômes
, qui sont fabriquées de manière artisanale et n’ont pas de numéro de série. Une autre interdit les crosses adaptables sur des pistolets.
Des « premières étapes » ?
Il a aussi dévoilé la nomination de David Chipman, un défenseur de la limitation des armes à feu, à la tête de l’ATF, l’agence chargée du contrôle des armes, des explosifs, du tabac et de l’alcool. Signe de l’absence d’unité politique sur ce sujet hypersensible, l’ATF n’avait pas de directeur confirmé par le Sénat depuis 2015.
Les « mesurettes » de jeudi ne seraient que des premières
étapes. Le président n’a effectivement annoncé aucune grande mesure visant à durcir la législation sur les armes, ce que déplore des associations comme Moms Demand Action. Biden attend que le Congrès vote sur deux propositions de loi, l’une imposant de vérifier les antécédents des acheteurs d’armes à feu, l’autre mettant fin à la vente des fusils d’assaut de type AR-15 souvent utilisés dans les tueries dites de masse.
Toutefois, on voit mal comment le nouveau président pourrait faire mieux que ses prédécesseurs. De nombreux Américains restent très attachés à leurs armes et se sont même précipités pour en acheter davantage depuis le début de la pandémie, et encore plus lors des grandes manifestations antiracistes du printemps et des tensions électorales de l’automne.