Sierra Leone: les organisations des droits de l’homme saluent l’aboliton de la peine de mort

En Afrique, la peine capitale est de plus en plus rare.
En Afrique, la peine capitale est de plus en plus rare. Anne-Sophie FAIVRE LE CADRE AFP/File

Après le Malawi et le Tchad, c’est la Sierra Leone qui a aboli la peine de mort vendredi. Une avancée saluée par les organisations des droits de l’homme et de la société civile, qui estiment toutefois que ce n’est qu’une première étape.

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La Commission vérité et réconciliation d’après-guerre avait recommandé l’abolition de la peine de mort en Sierra Leone. C’était un engagement des autorités avant le dernier scrutin. C’est désormais chose faite. L’Assemblée nationale a voté vendredi 23 juillet l’abolition de la peine de mort.   La peine capitale sera désormais remplacée par une peine d’emprisonnement à perpétuité ou à un minimum de 30 ans.

Ibrahim Tommy, directeur exécutif du Centre pour la redevabilité et l’état de droit, se réjouit de cette avancée. « Nous rejoignons un certain nombre de pays à travers le monde qui considèrent que la peine de mort est barbare, que c’est mal de donner le droit à l’État d’exercer la violence contre ses propres citoyens. C’est donc un développement bienvenu et je pense que c’est une victoire massive pour la protection des droits de l’homme en Sierra Leone », réagit-il.

Pas d’exécution depuis plus de 20 ans

Cependant, Ibrahim Tommy reste vigilant. Le texte doit encore être signé par le président Julius Maada Bio. Selon l’ONU, les tribunaux sierra-léonais ont condamné plus de 80 personnes à la peine de mort entre 2016 et 2020. Mais les dernières exécutions ont eu lieu en 1998, quand 24 officiers de l’armée ont été mis à mort après une tentative de coup d’État un an auparavant. « Nous allons devoir nous assurer qu’il est effectivement appliqué en veillant à ce que ceux qui ont été condamnés à la peine de mort voient leur condamnation commuée en réclusion à perpétuité et qu’elle soit correctement appliquée », souligne-t-il.

Parmi les prochains combats à mener, assure cet activiste : la pénalisation des mutilations génitales féminines ou encore la légalisation de l’avortement.