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Quelques merveilleux et magnifiques passages, extraits et citations de Jean d’Ormesson

Je ne regrette ni d’être venu ni de devoir repartir vers quelque chose d’inconnue dont personne, grâce à Dieu, n’a jamais pu rien savoir. J’ai trouvé la vie très belle et assez longue à mon goût. J’ai eu de la chance. Merci. J’ai commis des fautes et des erreurs. Pardon. Pensez à moi de temps en temps. Saluez le monde pour moi quand je ne serai plus là. C’est une drôle de machine à faire verser des larmes de sang et à rendre fou de bonheur. Je me retourne encore une fois sur ce temps perdu et gagné et je me dis, je me trompe peut-être, qu’il m’a donné –comme ça, pour rien, avec beaucoup de grâce et de bonne volonté –ce qu’il y a eu de meilleur de toute éternité : la vie d’un homme parmi les autres.

Moi aussi, qui ne suis pas un ange, je me prends volontiers à la légère. Mais je voudrais, avant de mourir, parler un peu d’autre chose que de ces histoires inutiles dont nos romans sont pleins.

Je n’écris pas pour amuser. J’essaie de sauver ce que je peux de ces quelques printemps que j’aurai passés ici-bas.

Vers quoi allons-nous ? Ça crève les yeux. Fin des races. Fin des nations. Fin des barrières et des différences. Ce que l’idéologie, le christianisme, le socialisme, le marxisme ont commencé à faire, la technologie l’achèvera.

Nous n’aimons pas le changement, ce qui bouge, ce qui va trop vite. Nous aimons le passé. Les lendemains nous font peur.

Vous savez ce que nous voulons, ce que nous espérons, ce que nous essayons de faire avec une espèce de désespoir ? Du nouveau. Encore du nouveau. Toujours du nouveau.

Tout le bonheur du monde est dans l’inattendu.

C’est ça qui me fait peur dans le bonheur : l’usure, la lassitude, l’effilochage.

C’est quand il y a quelque chose au-dessus de la vie que la vie devient belle.

Depuis le Big Bang , tout commence à mourir à l’instant même de naître. L’univers n’est qu’un élan vers l’usure et la mort.

Rien n’est plus proche de l’absolu qu’un amour en train de naître.

C’est le langage qui crée l’homme.

La beauté est un mystère qui danse et chante dans le temps et au-delà du temps. Depuis toujours et à jamais. Elle est incompressible…Elle est dans l’œil qui regarde, dans l’oreille qui écoute autant que dans l’objet admiré…Elle est liée à l’amour. Elle est promesse de bonheur. A la leçon de joie, elle est une nostalgie d’ailleurs.

Ne vous laissez pas abuser. Souvenez-vous de vous méfier. Et même de l’évidence : elle passe son temps à changer. Ne mettez trop haut ni les gens ni les choses. Ne les mettez pas trop bas. Montez. Renoncez à la haine : elle fait de mal à ceux qui l’éprouvent qu’à ceux qui en sont l’objet. Ne cherchez pas à être sage à tout prix. La folie aussi est une sagesse. Et la sagesse, une folie. Fuyez les préceptes et les donneurs de leçons. Jetez ce livre. Faites ce que vous voulez. Et ce que vous pouvez. Pleurez quand il le faut. Riez. J’ai beaucoup ri. J’ai ri du monde et des autres et de moi. Rien n’est très important. Tout est tragique. Tout ce que nous aimons mourra. Et je mourrai moi aussi. La vie est belle.

Jean d’Ormesson

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