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Dossier 28 septembre 2009: Il est important que le général Konaté vienne témoigner durant ce procès (Cheick Sako)

Dans une interview qu’il a accordée à nos confrères de jeune afrique, Me Cheick Sako, ancien ministre guinéen de la Justice sous l’ère Alpha Condé dans le cadre du procès des douloureux évenements du 28 septembre 2009, a fait savoir, que les Guinéens vont être surpris lorsque certains noms vont apparaître. D’ailleurs, pour l’ancien garde sceaux, le retard de ce procès était simplement dû à une manque de volonté politique.

 » Je ne suis pas dans la tête de l’ex-président mais ce qui est certain, c’est qu’il n’y avait pas de volonté politique. Le fait que certaines personnes inculpées soient alors à des postes importants dans l’administration, voire à la présidence, posait des problèmes. Je ne vous donnerai pas de noms, il ne faut pas jeter les gens en pâture. Mais je pense que lors de ces audiences, les Guinéens vont être surpris lorsque certains noms vont apparaître. C’est tout ce que je peux vous dire« .

Faut-il en vouloir Alpha Condé et son régime pour le retard de la tenue de ce procès ? L’ancien garde de sceaux repond:

 » Il ne faut pas jeter la pierre au régime d’Alpha Condé. On m’a laissé travailler pendant un peu plus de cinq ans sur ce dossier, même si cela ne faisait pas plaisir à tout le monde. En 2014, trois magistrats instructeurs étaient déjà désignés, j’ai alors fait accélérer l’instruction, qui a été clôturée en décembre 2017, en leur accordant des moyens. Cela a permit l’interpellation de Toumba à Dakar ainsi que son extradition. Ce n’était pas simple : dans un temps très court, il fallait que deux magistrats, des gendarmes et des militaires aillent le chercher, mais nous l’avons fait et l’intendant militaire nous a beaucoup aidé. Il y a eu également l’audition de Moussa Dadis Camara à Ouagadougou pendant une dizaine de jours, suivie de son inculpation. Ce fut une avancée majeure.
Enfin, l’élément essentiel qui a permis la tenue du procès a été la mise en place du comité de pilotage, par arrêté ministériel. Le Premier ministre Ibrahima Kassory Fofana a accepté de me soutenir, contrairement à certaines personnes à la présidence. Le comité avait proposé un lieu, l’ancien cinéma Liberté, et ficelé un budget d’environ 70 milliards de francs guinéens. Nous n’étions pas si loin de pouvoir tenir les audiences ».

Et s’agissant de la présence de Général Konaté, ancien président de la transition et ministre de la défense au moment  des événements, l’ancien ministre de la Justice précise:

 » Il est important que le général Konaté vienne témoigner durant ce procès. Il faut qu’il dise ce qu’il sait dans cette affaire. Quant aux exécutants, beaucoup n’ont pas été arrêtés. Il faudrait que les accusés puissent parler pour dire tout ce qu’ils savent. De même que les victimes et les témoins. Il faut s’attendre à beaucoup de surprises : les avocats des deux parties peuvent demander la comparution de telle ou telle personne en qualité de témoin. Il me semble que ce procès commence seulement à livrer toutes ses véritésé« .

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