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Redonner un nouveau souffle de vie à ce Fouta Djallon

Comment redonner un nouveau souffle de vie à ce Fouta Djallon ?

Avant d’en arriver aux quelques propositions de solutions simples et concrètes que je formule, pour lesquelles je serai très attentif à votre contribution pour les améliorer afin de redonner un nouveau souffle à cette belle région, nous allons voir d’abord, l’état des lieux de la situation actuelle du Fouta.

Situation actuelle du Fouta Djallon :

  • De faibles taux de densité et de natalité à cause du départ massif de la population en âge de procréer (exode rural galopant). Cette situation entraîne une disparition de nos pratiques et valeurs culturelles ainsi des pertes en termes d’affectation d’opportunités de projets de développement.

De façon générale, cette situation est la résultante de la démission de l’Etat à l’intérieur du pays, cette dérobade des pouvoirs publics au Fouta est caractérisée par un manque d’infrastructures et d’emplois dans la région au profit de Conakry.

  • Un vieillissement de la population locale (plus 60 ans) ;
  • Un manque cruel d’activités génératrices de revenus et/ou d’unités de production, des PME pouvant faciliter la création de richesse et le maintien des emplois sur place ;
  • Un délabrement poussé de ses quelques rares infrastructures existantes : écoles, centres de santé, routes, bâtiments administratifs, etc.
  • D’énormes manques d’infrastructures modernes pour tous les secteurs ;
  • Des fermetures progressives de certains établissements scolaires, notamment les collèges et les lycées à cause du transfert vers les grandes villes (notamment pour Conakry et ses alentours) des élèves dès qu’ils obtiennent leur certificat d’entrée au collège ; Quelques pistes de solutions (non exhaustives) :
  • Œuvrer et/ou faire en sorte que les pouvoirs publics prennent pleinement leurs responsabilités pour jouer leur rôle dans le développement local afin d’arrêter cette hémorragie d’exode rural ;
  • Faire un diagnostic sérieux et un inventaire complet pour identifier les opportunités d’affaires et d’investissements de chaque préfecture ;
  • Trouver des techniques et des pratiques simples et durables à l’échelle locale pour la conservation des eaux, la protection des sols et de la végétation (de toute la Guinée en générale et du Fouta Djallon en particulier) ;
  • Œuvrer pour le choix de personnes-ressources, à savoir les intellectuels, les enseignants à la retraite, les anciens cadres du secteur privé à la retraite, les membres de la diaspora de retour, les jeunes…, afin qu’ils soient à la tête de toutes les communes rurales du Fouta pour en faire de véritables partenaires de développement (le fonctionnement et la gestion de quelques mairies dans les préfectures de Tougué, Pita ou Koundara en sont des illustrations) ;
  • Développer des partenariats et des programmes de jumelage entre les communes du

Fouta et d’autres communes et/ou villes tant au niveau sous-régional qu’international ;

  • Créer une Banque Nationale pour le développement de l’agriculture de l’élevage et de l’entrepreneuriat et/ou avoir une collaboration avec la BNIG (Banque Nationale d’Investissement de Guinée) pour la mise en place d’un nouveau fonds d’investissement dédié au développement de ces secteurs prioritaires (ce fonds peut être alimenté par une politique de rapatriement de l’épargne de la diaspora, une politique de rapatriement de l’épargne des opérateurs économiques située à l’étranger ou dans les pays voisins, etc.),
  • Créer un grand centre d’affaires “du marché en gros” au Fouta à l’image du centre d’affaires d’Aubervilliers en France, le « CIFA Fashion Business Center » ;
  • Encourager les intellectuels et cadres professionnels du Fouta, tant au niveau national qu’à l’étranger à rechercher de nouveaux emplois ou négocier au sein de leurs emplois actuels le “Full Télétravail International” afin qu’ils reviennent s’installer au Fouta et continuer leur travail, quel que soit le lieu d’installation de leur entreprise (Enjeux de la protection des données à prendre en compte afin que des mesures robustes soient prises

en compte pour protéger son entreprise contre les risques de cybersécurité et de fuite de données. Négocier également une clause juridique qui protège toutes les parties en cas de problème) ;

  • Mettre en place une politique incitative de logement au Fouta afin de mettre en location toutes ces belles maisons construites dont la plupart sont aujourd’hui inoccupées ;
  • Construire des hôtels, des restaurants, des stations-service et des pharmacies dans toutes les sous-préfectures du Fouta (d’ailleurs, beaucoup en ont actuellement, bravo aux ressortissants qui ont eu ces initiatives pour leurs localités d’origine) ;
  • Construire des universités et des centres de formation professionnelle ;
  • Recruter des enseignants et des vacataires pour combler le manque énorme d’enseignants dans la région ;
  • Construire de grands centres hospitaliers-universitaires ;
  • Construire des fermes et faire des aménagements modernes des plaines cultivables ;
  • Mettre en place une politique d’incitation avec primes alléchantes pour le retour des jeunes citadins au chômage vers le Fouta, et surtout leur trouver une occupation durable à travers des activités génératrices de revenus.
  • Mettre en place une semaine régionale de célébration des talents du Fouta Djallon à travers des concours pour des projets d’innovation, des projets entrepreneuriaux, d’arts, des concours littéraires, etc.
  • Encourager et soutenir toutes les initiatives de cultures (foires, spectacles, concerts, …), de sports (tournois de football, de basketball…) de tourismes, d’artisanales, etc., visant à renforcer l’image positive de la région et son attractivité afin qu’elle soit une destination privilégiée pour les vacances.

Conclusion :

Après avoir décrit la situation et identifié quelques pistes de solutions, la question ouverte qu’il faut se poser maintenant est de savoir, comment on peut mettre en place ou en œuvre toutes ces propositions ?

Quelle est la structure qui peut piloter ces différents projets énumérés, pour quels coûts, qui va les financer et sur quels délais ?

Comment aussi harmoniser et interconnecter les initiatives portées par les ressortissants et les ONG avec les actions de développement local initiées par des autorités décentralisées (mairies), et de l’État ?

Faudra-t-il créer une ONG fédératrice à l’échelle de la région pour porter ces projets ?

Est-ce que la Coordination Nationale des Foulbés et Haali-Pular de Guinée (CNFHPG) peut pleinement jouer ce rôle ? Dans ce sens, quels seront ses moyens d’action et ses marges de manœuvre ?

Est-ce qu’il ne serait-il pas peut-être pertinent de créer une banque mutualiste pour financer ses différents projets ?

Autant de questions que de réponses, mais je vous fais confiance pour continuer la réflexion chez vous. En attendant, je vais prendre un petit café et fermer ma fenêtre.

Peut-être, on en reparlera la semaine prochaine.

 

Par Mamadou Djouldé DIALLO

Etudiant à l’université Laval, Canada

Contact : mamadou-djoulde.diallo.1@ulaval.ca

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