Mali : les autorités regrettent la position de la CEDEAO sur le nouveau délai de la transition proposé
L’ancien président de la république fédérale du Nigéria et actuel Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, après 48H de séjour, a quitté ce week-end la capitale malienne sans parvenir à conclure un accord avec les autorités de la transition sur un délai pouvant permettre à un retour à l’ordre constitutionnel.
Au cours de ce séjour, le médiateur a eu des rencontres avec le Président de la transition et l’équipe technique de négociation de la communauté internationale, le médiateur de la CEDEAO est reparti bredouille. Le gouvernement malien a indiqué dans un communiqué au terme de la visite du médiateur de l’organisation régionale que la CEDEAO a proposé un chronogramme de 12 à 16 mois.
Une proposition que la partie malienne a rejeté en déplorant le fait que la proposition de la CEDEAO est essentiellement électorale. Pour le gouvernement malien, cette proposition ne prend pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le peuple Malien. Et les autorités de la transition malienne de rappeler qu’à la suite de la crise post-élection présidentielle de 2018, une mission ministérielle de la CEDEAO a conclu la nécessité de mener des reformes courageuses relatives à la constitution et au système électoral avant d’engager le pays dans une nouvelle consultation électorale.
Par ailleurs, le gouvernement indique avoir produit et soumis à la CEDEAO un chronogramme révisé de 36 mois, puis de 29 mois comprenant toutes les actions relatives aux reformes politiques, institutionnelles et électorales. « Malheureusement cette proposition n’a pas été acceptée par le Médiateur de la CEDEAO », regrette le gouvernement malien dans ce communiqué, ajoutant que face au refus du Médiateur, c’est le chef de l’Etat de la transition, le colonel Assimi Goïta, a revu ce délai à la baisse en proposant un nouveau chronogramme de 24 mois. Le gouvernement regrette que ce nouveau délai incompressible aux yeux des autorités du Mali n’a pas l’assentiment du Médiateur de la CEDEAO et sa délégation qui, selon le communiqué, sont restées sur leur position. « Le gouvernement malien regrette cette absence de compromis à ce stade pour une transition dont l’objectif est de poser les jalons de la refondation du Mali », a regretté le gouvernement dans son communiqué.
Pour sa part, le Médiateur de la CEDEAO dit avoir eu des échanges fructueux avec les autorités mêmes s’ils n’ont pas permis de trouver un compromis pour le retour à l’ordre constitutionnel. La CEDEAO prévoit une prolongation de la transition à deux scénarios. Le premier prévoit une transition de 12 mois consacrée à l’opérationnalisation de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections, l’organisation du référendum constitutionnel, les élections communales, régionales, sénatoriales, législatives et l’élection présidentielle avant mars –avril 2023. Quant au second, il propose une transition de 16 mois marquée par toutes les propositions ci-dessus rémunérées et les élections sénatoriales, législatives et présidentielle organisées avant juillet –Août 2023.
La CEDEAO conditionne la levée des sanctions infligées au Mali à la proposition d’un chronogramme électoral ‘’raisonnable et acceptable’’.
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