Visiblement, l’histoire de la monnaie guinéenne débutés le 29 février 1960 par la création de la banque de la république de Guinée (BRG) et l’émission des premiers billets le lendemain 1er mars de la même année, soit un an et demie après l’accession du pays à l’indépendance politique le 2 octobre 1958.
La Guinée a désormais sa propre monnaie, le symbole sa souveraineté et l’arme de son économie. Elle est depuis ce jour, responsable de sa politique monétaire : la gestion de la masse monétaire, la maîtrise de l’inflation, du taux de change…
A sa création, le franc Guinéen a remplacé le franc CFA que le pays a hérité de la colonisation et la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) sera remplacer par la Banque de la République de Guinée (BRG).
La monnaie guinéenne, dans son évolution a changé trois fois de nom, d’abord franc guinéen du 1er mars 1960 au 2 octobre 1972 ; puis Syli du 2 octobre 1972 au 6 janvier 1986, elle redevient le franc guinéen à partir du 6 janvier 1986.
La monnaie guinéenne a connu plusieurs réformes et des émissions différentes de billets. La plupart des changements de signes monétaire a été un acte autant politique qu’économique qui voulait marquer une rupture :
Lorsque nous prenons le premier franc guinéen, nous verrons que cela est venu directement rompre la subordination monétaire entre la Guinée est son colonisateur. Le syli quant à lui, il est émie suite à une situation monétaire catastrophique caractérisée par une inflation galopante due à l’augmentation excessive de la masse monétaire par injection dans la circulation fiduciaire du franc contre façonné. Cela a coïncidé à la rupture avec le libéralisme au profit de la centralisation de l’économie. Le nouveau franc guinéen (GNF) est créé sous la deuxième république pour faire la rupture avec le régime précédent qui était socialiste.
Les billets de dix milles sont intervenus suite à une crise économique et politique qui à entraîner un soulèvement populaire sans précédent contre le régime. Le Gouvernement de consensus nouvellement installé devrait faire face au besoin pressant de la population qui est la réduction des prix des denrées alimentaires. La production nationale étant faible, la solution urgente était « la planche à billet » d’où l’émission de ces billets. Ces billets n’étant pas bien sécurisés, ils seront aussitôt reformés pour éviter la contrefaçon.
Aujourd’hui, le 63 anniversaire du franc guinéen est célébré dans un client de sérénité suite à son appréciation face aux devises.
Mamady Fatoumata Keita
Chargé des cours d’économie monétaire / écrivain.
